Dakar-2008: retour aux dunes du Sahara

Les 570 équipages engagés dans le
rallye-raid Lisbonne-Dakar 2008 (5-20 janvier) auront un "océan de
sable" à traverser, notamment en Mauritanie, a annoncé mercredi Etienne
Lavigne le patron du Dakar.


Avec un kilométrage porté à 9.273 km dont 5.736 de spéciales
chronométrées (1.500 de plus que l'an dernier), le Dakar, qui évite
cette année de passer par le Mali où deux étapes avaient dû être
annulées en 2007 pour des raisons de sécurité, renoue avec la
tradition: le Sahara et ses dunes à franchir.

Les concurrents,
après deux spéciales au Portugal pour la mise en bouche, passeront
quatre jours au Maroc, sur des pistes rocailleuses et cassantes, et
sept jours en Mauritanie, dont une journée de repos le 13 janvier à
Nouakchott, dans un "océan de dunes", soit deux à trois fois plus qu'en
2007. L'entrée au Sénégal se fera par Saint-Louis et l'arrivée au Lac
rose à Dakar, pour la 15e et dernière étape, un dimanche.

Quelque
245 motos, 20 quads, 205 autos et 100 camions se sont inscrits dès juin
pour participer à l'aventure. Soit 60 véhicules de plus qu'en 2007.

"Nous
avons dû faire une sélection sur dossier. Ce n'est plus le principe du
premier arrivé, premier servi, et on ne verra plus de 2 CV sur le
Dakar", affirme Etienne Lavigne, fier de voir son épreuve
s'internationaliser avec 50 nations représentées dont deux motards
chinois avec des motos "made in China".

Il y aura aussi notamment un Indien, un Guatémaltèque, un Kényan et des Kazakhs.

On
note aussi un rajeunissement des concurrents, la moitié d'entre eux
ayant moins de 40 ans et les débutants représenteront 40% des motards
contre seulement 18% des adeptes du volant.

Il y aura aussi deux
bivouacs moto (un au Maroc, un Mauritanie) et des dédoublements
d'itinéraires pour les motos et les voitures sur certaines étapes afin
d'améliorer la sécurité.

L'étape Tidjikja-Kiffa sera entièrement
nouvelle, très technique, à travers un paysage magnifique. Ce Dakar
tout à l'Ouest, longeant la côte Atlantique entre Nouâdhibou et
Nouakchott, évite les zones dangereuses géo-politiquement comme
l'Algérie, la Libye, le Niger et le Mali. "C'est compliqué d'organiser
un Dakar dans ces pays mais nous restons en contact avec eux", a
souligné Etienne Lavigne qui estime que l'édition 2008 sera "rugueuse
et difficile" sur le plan sportif.

L'édition 2009 du Dakar
partira également de Lisbonne, a annoncé l'ASO (Amaury Organisation
Sport) qui organise ce rallye-raid créé en 1978 par Thierry Sabine.
lire aussi
Le premier Marocain à participer au Dakar est une femme


L’édition 2008 du rallye Dakar a quelque
chose d’exceptionnel : une première participation marocaine que l’on
doit à une femme. Elle s’appelle Saida Ibrahimi. Elle est née en 1966.
Mariée et mère de deux enfants, elle s’occupe d’un département Export
dans une société marocaine. Et elle voue une véritable passion pour le
sport automobile.
En 1994, elle participe à sa première course féminine et le parcours
débute avec le Grand prix Somepi. En 1996, elle obtient la troisième
place de au championnat marocain des circuits fermés.

Cette même
année, elle décide d’arrêter définitivement à cause d’un accident qui a
failli lui coûter la vie. Par ailleurs, le décès de sa mère finit par
l’éloigner des circuits. Ce n’est que provisoire. Sa passion pour la
course automobile ne l’a jamais quittée. En 2001, elle décide de
reprendre le volant.

«Avec le consentement de mon mari, j’ai
décidé de revenir à ce sport, mais à une condition : avec sagesse »
écrit-elle sur son site internet.

Les trophées ne tardent pas
à revenir aussi, et c’est ainsi qu’en 2002, elle obtient la 3ème place
au championnat national et la 2ème en 2003.

« En 2007, j’étais à
Dakar pour l’arrivée du rallye. J’étais à la fois triste et étonnée de
ne pas voir le drapeau marocain se hisser sur les dunes. Alors j’ai
décidé de représenter mon pays dans l’édition 2008 », nous explique Mme
Ibrahimi.

Voilà, c’est fait. La Fédération Royale des sports
automobiles a déjà signé une convention avec les organisateurs du
Dakar. Cette originaire d’Azrou et son copilote ne paieront pas les
frais d’inscription.

Cela ne dispense pas Saïda du prix du
véhicule (un 4*4 Nissan Patrol) et ses frais d’inscription,
respectivement 50 000 et 2 800 euros. À cette grosse facture,
s’ajoutent les frais d’habillement, des accessoires (casques disposant
de kits radios et téléphones satellite) qui sont aussi à la charge de
notre championne.

« La fédération n’a pas les moyens de payer
ces frais. Pour représenter le Maroc, je vais être obligée de payer
toutes les factures. Mais, avec mon navigateur, on partira au Dakar
sans assistance technique, » regrette Mme Ibrahimi.

Les frais
de rapatriement de l’équipage et des véhicules en cas de panne sont
aussi à la charge des participants. Mais que ne ferait-elle pas pour
aller jusqu’au bout de son rêve : représenter le Maroc au Dakar ?