Le cylone au Banglasdesh a fait près de 3500 morts

Près de 3.500 personnes ont été tuées
par le cyclone Sidr qui a dévasté le sud du Bangladesh jeudi dernier,
selon un nouveau bilan provisoire des autorités mardi, alors que le
Croissant-Rouge s'attend au final à entre 5.000 et 10.000 morts.


"Le nombre de morts a atteint 3.447 et ce chiffre devrait encore
grimper", a indiqué le commandant Kamrul Islam, de la salle de contrôle
de l'armée qui recense les victimes de la pire tempête cyclonique en
près de vingt ans au Bangladesh.

Mais "beaucoup de villages
isolés, notamment sur des îles, n'ont pas été inspectés" par les
secouristes, s'est inquiété Heather Blackwell, à la tête de l'antenne
bangladaise de l'organisation britannique Oxfam.

Dans ces
régions, "cela pourrait prendre des semaines avant d'avoir une idée
précise de l'ampleur des ravages du cyclone", a-t-il dit.

Ainsi,
le dernier bilan gouvernemental ne tient pas compte des 200 îles qui
s'étirent le long des côtes, frappées les premières jeudi soir par des
vents de 240 km/h.

Le gouvernement intérimaire, au pouvoir
depuis janvier sous l'état d'urgence, a mobilisé les forces armées,
après le pire cyclone survenu en près de vingt ans dans ce pays
déshérité d'Asie du Sud.

La marine a envoyé des navires chargés
de tonnes de vivres et de médicaments, l'armée de l'air a dépêché ses
hélicoptères et des troupes au sol tentent d'atteindre des populations
isolées.

A mesure que les routes sont dégagées des milliers
d'arbres arrachés qui les jonchent, "les accès s'améliorent chaque
jour", a affirmé Douglas Casson Coutts, du Programme alimentaire
mondial (PAM) à Dacca.

Mais il faut faire vite car dans le sud
dévasté au moins "900.000 familles sont dans le besoin", soit sept
millions de personnes, a prévenu la Croix-Rouge. Et dans des districts
ravagés, des survivants risquent de mourir de faim et de soif, s'ils ne
reçoivent aucune aide.

"Quelque 95% des 40.000 maisons du
sous-district ont été emportées", a évalué Salim Khan, un fonctionnaire
de la ville côtière de Patharghata.

Là, des dizaines de villageois désemparés attendent de l'eau, de la nourriture et des médicaments.

"Les gens ont faim. L'aide arrive mais cela prend du temps", a-t-il reconnu.

A
un kilomètre du littoral, dans le village de Nishanbari, un
instituteur, Abdul Zabbar, se désole qu'"aucun sauveteur ne soit venu"
leur porter secours. "Il n'y a ni eau, ni nourriture (...) Les corps
flottent dans les rivières et jonchent les rizières", témoigne-t-il.

"Beaucoup
de villages isolés, notamment sur des îles, n'ont pas été inspectés"
par les secouristes, s'inquiète Heather Blackwell, à la tête de
l'antenne bangladaise de l'organisation britannique Oxfam.

Dans
ces régions, "cela pourrait prendre des semaines avant d'avoir une idée
précise de l'ampleur des ravages du cyclone", redoute-t-il.

Ainsi,
le dernier bilan gouvernemental du nombre de morts --3.113 tués-- ne
tient pas compte des 200 îles qui s'étirent le long des côtes, frappées
les premières jeudi soir par des vents de 240 km/h.

Il est vrai
que "nous n'avons pas encore atteint bon nombre de régions, mais
aujourd'hui nous avons envoyé des hélicoptères dans 13 endroits
différents", s'est défendu le lieutenant-commandant de la marine,
Mohidul Hassan.

Le communauté internationale se mobilise également.

L'Arabie
saoudite a annoncé l'octroi d'une aide d'urgence de 100 millions de
dollars au Bangladesh, un pays musulman laïc de 144 millions
d'habitants.

La Commission européenne a porté son aide à 6,5
millions d'euros, comme d'autres pays européens et les Etats-Unis ont
débloqué aussi des millions.

Londres va débloquer 2,5 millions de livres (3,75 millions d'euros) en faveur des sinistrés.

L'Italie
a annoncé l'envoi d'une aide d'urgence de plus de 5.000 tonnes
d'aliments et le ministère tchèque des Affaires étrangères a annoncé
avoir débloqué 1,5 million de couronnes (56.000 euros).

Sidr est
la pire tempête depuis 16 ans au Bangladesh qui avait été ravagé par un
ouragan en 1970, faisant un demi-million de morts, et par un
raz-de-marée en 1991, tuant 138.000 personnes.

Cette fois, il y
aura au final plusieurs "milliers de morts", préviennent les autorités.
"Le bilan pourrait dépasser les 5.000 (morts), mais il restera sous les
10.000", avait déclaré dimanche à l'AFP Abdur Rab, président de la
société du Croissant-Rouge bangladais.

Dans ce pays rural, le
bétail a été décimé. Des cadavres de bovins sont couchés dans les
champs inondés, à perte de vue. La récolte de riz devait commencer à la
fin du mois, mais les cultures sont ruinées par l'eau salée de l'océan
Indien.

Sans cette céréale, l'aliment de base en Asie, il n'y
aura rien à manger pour les prochains mois. Les puits sont également
détruits, privant ainsi les populations d'eau potable.

Même si
le bilan sera moins élevé qu'en 1970 et 1991, le gouvernement craint
aussi d'"énormes dégâts" économiques dans ce pays dont 40% de la
population vit avec moins d'un dollar par jour, ce qui en fait l'un des
plus pauvres au monde.